Médecine, santé et société

Phytostérols, oméga-3 : pourquoi choisir les meilleurs acides gras pour son alimentation ?

Cholestérol 11 Mar 2012

Nos cellules sont avides de graisses pour se renouveler et reconstituer notre corps. Or nous ne sommes pas capables de fabriquer certains acides gras qui nous sont essentiels, comme les phytostérols et les oméga-3. Nous devons donc les trouver dans notre alimentation, ce qui n’est pas toujours évident...

Cela peut paraître une lapalissade, mais notre corps se renouvelle avec ce que nous lui faisons manger. Si nous lui apportons de bons éléments, il fabriquera de bons organes, l’inverse étant vrai... Reste qu’il n’est pas facile de s’y retrouver dans les produits en vente maintenant dans les supermarchés. Tous les produits alimentaires ne se ressemblent pas, même s’ils ont la même dénomination. Margarines, laitages, poissons, comment faire la différence ?

Les margarines et le bonus des stérols

Dans les années 80, les graisses animales, dites « saturées », étaient désignées comme responsables des infarctus. Du coup, on recommandait de consommer moins de beurre, de crème, de lait entier, de fromages, de charcuteries, etc. Mais aussi, de remplacer le plus possible les graisses animales par des graisses végétales, en utilisant par exemple des margarines.

Ce fut ensuite l’essor des graisses végétales trans-hydrogénées ou partiellement saturées, qui ont pris la place des graisses animales dans les aliments industriels. Hélas, notre organisme n’est pas capable de transformer ces graisses artificiellement saturées et elles s’avèrent plus toxiques pour le cœur et le cerveau que les graisses animales elles-mêmes...

Toutes les graisses végétales ne se valent donc pas et quand vous choisissez une margarine, assurez-vous qu’elle est composée de graisses végétales naturelles non transformées.

Aujourd’hui, la recherche a permis d’identifier des graisses végétales bonnes pour le cœur, car elles contribuent à faire baisser le cholestérol sanguin. Ce sont les fameux stérols végétaux. Ils constituent un vrai bonus et pour les amateurs de margarine, un atout à prendre en compte.

L’idéal pour une margarine est donc de la choisir parmi celles qui sont à la fois dénuées de graisses végétales trans-hydrogénées (ou partiellement saturées) et qui contiennent des stérols végétaux.

Cette façon de choisir est d’autant plus justifiée que le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) vient de demander à la Commission européenne de rendre obligatoire la mention des acides gras trans sur les étiquettes des produits alimentaires. Rappelons qu’ils sont interdits au Danemark depuis 2003, ce qui a contribué à une baisse de 20 % des infarctus dans ce pays.

Les laits et les oméga-3

Après guerre, on sortait de plusieurs années de rationnement et de privations. La priorité était de produire suffisamment de nourriture et surtout de produits laitiers, aliments considérés comme les plus complets. L’élevage a donc été complètement transformé : les vaches qui broutaient de l’herbe avant guerre et qui produisaient 5 à 10 litres de lait par jour, ont été remplacées par des vaches mangeant du maïs et du soja, et produisant 50 à 80 litres de lait par jour... Or l’herbe est riche en oméga-3, ces graisses qui sont indispensables à notre cerveau car elles rentrent dans la constitution des neurones, alors que le soja et le maïs en sont pratiquement dénués... Ceci explique pourquoi le lait « Bio » contient 5 fois plus d’oméga-3 que les autres laits.

Un autre label de lait est intéressant à connaître : les laits « Bleu, blanc, cœur ». Ils sont également riches en oméga-3 car l’alimentation des vaches est assurée à 5 % par des graines de lin, les plus riches à ce jour en ces acides gras indispensables.

Les poissons et l’élevage

L’élevage des poissons est devenu indispensable. La pêche, qui est une forme de chasse, n’est plus envisageable à l’échelle actuelle, les fonds marins s’appauvrissant rapidement. Hélas, pour augmenter la rentabilité, la nourriture des poissons d’élevage a rapidement été constituée de farines animales, déchets recyclés des restes de boucherie. Or les vaches ne mangeant plus d’herbe, les farines animales sont dépourvues d’oméga-3, et les poissons d’élevage aussi... L’épisode de la vache folle a remis les pendules à l’heure : les farines animales ont été remplacées par des farines de poisson, riches en oméga-3, et depuis, tous les poissons, tant d’élevage que sauvages, sont riches en oméga-3. Il n’existe donc plus de problème de choix sur ce plan.

Reste un autre critère à prendre en compte quand on choisit un poisson : la mer étant devenue très polluée par des métaux lourds comme le mercure, il vaut mieux limiter sa consommation de gros prédateurs comme le thon, l’espadon ou le requin : à force de manger les autres poissons, ils ont concentré dans leur chair tout le mercure de leurs congénères...

L’idéal est d’en manger une fois par semaine et de compléter sa consommation hebdomadaire en choisissant des petits poissons (maquereaux, sardines, anchois, etc.).

Dis-moi ce que tu manges et je te dirai..

Plus que jamais, nous devons être bien informés pour faire nos courses. A défaut, on mange n’importe quoi et l’on devient à notre tour un produit industriel ou d’élevage... Restons sains et prenons en compte stérols et oméga-3 dans nos choix.